Deux équipages réunionnais étaient alignés au départ du Rallye de Lozère qui se déroule ce week end. Des fortunes diverses pour les équipages évoluant dans des conditions peu habituelles avec une météo pour le moins changeante typiques des routes cévenoles.
Joël Boyer et Théo Grondin (Peugeot 208 Rally4) ont connu des hauts et des bas. C’est néanmoins un pilote avec du soleil dans la voix et la banane d’un pilote ayant pris du plaisir que nous avons eu au terme de la première étape. « C’était fou, » s’amusait Joël. « De la pluie, du gras, du sec et des conditions parfois différentes dans la même spéciale. On engrange un maximum d’expérience. On a été confrontés à divers soucis et contraintes mais avec les précieux conseils de Yohan Rossel, on a finalement pu passer à travers. »
« Dans la première spéciale, j’ai pris cher, » détaillait le pilote. « Il pleuvait et on partait avec des pneus tendres. Franchement je n’avais aucune confiance et on lâche énormément de temps. Devant ça roule très fort et le niveau est vraiment costaud. Dans la suivante on passe des pneus pluies et le team m’indique par téléphone les clicks à faire. Du coup je retrouve la confiance et on roule sur un rythme me permettant de prendre le rythme des plus rapides. » La spéciale suivante était le plus gros morceau de ce Rallye de Lozère avec 20km20 face à la montre. Après un échange avec son équipe, Joël réglait les adaptations nécessaires de clicks de ses suspensions et se lâchait dans cette grande spéciale et signait le chrono référence. « C’est super gratifiant car ce tracé était très exigeant, assez rapide avec de nombreuses épingles très techniques. Signer un meilleur temps face à des concurrents aguerris qui connaissent ce terrain est bon pour le moral et la confiance.«

Après un passage par l’assistance, le duo Joël Boyer/ Théo Grondin repartaient en piste avec des conditions de nouveau complexes. « Au départ de la spéciale, quand on s’équipait, on remarque une différence de pression de 600g. On régule sans se poser plus de question que ça. On avait alors chaussé des gommes dures puisque la boucle développe au total 38km. Un peu après le départ, je perds l’arrière, et on se pose avec les roues arrière dans un fossé. Impossible de repartir seuls mais heureusement des spectateurs sont venus nous aider mais c’est vrai qu’on perd beaucoup de temps. » Toutefois il était écrit que le deuxième passage de Pendedis (18km40) ne réussirait pas au tandem. « Un peu plus loin, je perds de nouveau la voiture en tête à queue en bloquant tout pour ne pas se mettre au tas. On avait crevé mais comme les flancs des Pirelli sont très durs, on n’avait même pas remarqué. »

L’équipage s’arrêtait donc pour changer sa roue avec le constat des disques de freins voilés. A l’arrivée de cette spéciale catastrophique d’un point de vue chrono, l’équipage se remotivait avant un nouveau passage de la spéciale de 20km (Pompidou) et soignait sa concentration et signait de nouveau le meilleur temps.
Les objectifs restent identiques pour le duo qui démarre sa saison réunionnaise dans trois semaines: « emmagasiner de l’expérience en se reposant sur la méthode Rossel, » s’amusait Joël. « On a le sentiment de poursuivre notre apprentissage et désormais le système de notes et sa mise en application est bien rentré. On travaille toujours sur la connaissance de la voiture et définir au plus vite les réglages nécessaires selon les tracés. Avec Théo on pense être sur la bonne voie. Il faut continuer et acquérir encore et encore de l’expérience. »
EN ce qui concerne le deuxième équipage local 100% féminin Morgane Partal/ Séverine Soundron (Peugeot 208Rally4), la découverte des micro climats de la région a été complexe avec l’éternel choix pneumatiques. le plein d’apprentissage et d’expérience pour le tandem. Néanmoins, la Peugeot #47 ne repartira pas en course pour l’étape dominicale. « Franchement c’était un bon apprentissage. Les routes sont vraiment complexes à appréhender mais on s’est fait plaisir. » expliquait Morgane. « Malheureusement j’ai perdu la voiture qui est venue taper une pile de pont. On a pu repartir et terminer la spéciale mais le radiateur d’huile est endommagé et diverses pièces doivent être changées à l’atelier. On doit donc en rester là et il est hors de question de risquer un moteur dans ces conditions. » Toujours souriante, la championne féminine 2022 a maintenant hâte de profiter de cette expérience sur le championnat de la Réunion qui démarre le week end des 20/21 Mai à l’occasion du RSS23.