L’intersaison (Décembre/Mars) rallystique réunionnaise est toujours l’occasion de renvoyer nombre de bolides en métropole pour une cure de jouvence (et plus si affinités). Parmi les montures ayant fait le long (et couteux) voyage, il y a la Hyundaï i20 Rally2 de Loic Grondin. Au terme des premiers checks, le couperet est rapidement tombé. A poil!
Confronté à des problèmes récurrents de capteurs depuis le Tour Auto 2022, le rookie de la catégorie n’est jamais parvenu à isoler et encore moins fixer le problème. De fréquents soucis de coupure ou de baisse de régime ne permettaient pas au dauphin de l’ouverture de la saison passée de se battre sereinement. « Outre ces soucis presque permanents de capteurs, on ne parvenait pas à trouver de bons réglages du châssis. » expliquait ainsi le pilote. « Loin de vouloir nous trouver des excuses, lors du premier démontage en métropole, assisté d’un propriétaire d’une autre Hyundaï, on a au moins pu trouver quelques raisons. Quelque part c’est rassurant mais nous avons dû faire un choix important.« .

Alors que le pilote a fait étalage de sa vitesse pure à de trop rares occasions, une cure de jouvence s’est révélée nécessaire ainsi qu’une cure d’amaigrissement. « La voiture a été démontée en intégralité et on est allé jusqu’au sablage pour optimiser les masses. C’est lorsque tous les éléments ont été démontés et la voiture « dégrainée » comme on dit à la Réunion qu’on a pu établir un début de diagnostic. » détaillait le pilote. « Il faut refaire en partie ou en totalité nombre d’éléments. Un des points que nous pensions poser problème, ce sont les ponts. Mais en fait non! Le problème venait d’ailleurs et on a pu commencer à mettre le doigt dessus. La voiture a été totalement mise à nu! J’en profite pour remercier au passage ce pilote propriétaire qui n’est pas préparateur mais qui a été une aide primordiale dans mon approche de la course au sens large. »
Conscient de ses capacités, Loïc l’est tout autant de ses limites. « Avec seulement six rallyes par an à la Réunion et notre éloignement, même en faisant venir un ingénieur à chaque fois, il faut attendre le rallye suivant pour vérifier que le problème détecté était bien le bon. Et puis 2022 était ma première saison sur une Rally2. Il y a tellement de paramètres de réglages à prendre en compte! Seul et sans aide de spécialistes, c’est vraiment super compliqué. Avec notre équipe on a donc dû faire un choix. Notre voiture va rester en métropole quelques mois, je vais y disputer plusieurs courses et avaler un maximum de kilomètres pour mieux comprendre les conséquences de chaque réglage et parfaire ma connaissance de cette voiture. On roulera sans aucune pression de résultat. C’est un énorme effort financier pour notre petite structure mais ces courses en France nous donneront l’occasion de mesurer notre progression et pointer plus facilement nos erreurs de jugement sur les réglages. Je dois donc faire l’impasse sur la saison 2023 à la Réunion puisque je manquerais plusieurs courses locales.«

Voiture en métropole et équipage à la Réunion sans doute pendant plusieurs épreuves locales, pourquoi ne pas rouler sur une autre voiture? « Avec ce choix de rouler le début de saison en métropole, on fait d’énormes sacrifices. Tout le budget disponible est donc réservé pour ces opérations en début de saison. Pour pallier le manque de visibilité locale pour nos partenaires, on a définit une nouvelle approche et cela à l’air de leur plaire. Tant mieux! » Nous n’en serons pas plus pour l’heure, mais connaissant l’oiseau, il y a fort à parier que même en étant à la Réunion, nous pourrons suivre l’évolution de Loïc très régulièrement. Toujours à l’affût avant ce grand saut pour un challenge important, Loïc ajoutait malicieusement: « On a encore de la place disponible sur la voiture, tu n’aurais pas un billet? » Bien essayé Loïc, mais non, désolé! Cela aurait été avec plaisir, au minimum, nos colonnes te sont ouvertes.