C’est une chronique de Joe Pampliano (investisseur sportif reconnu aux USA et chroniqueur du “Joe pomp Show”) qui déroule la petite histoire. Le sport est également un spectacle et donc générateur de subsides pour qui sait le promotionner en respectant les concurrents-pratiquants (son fonds de commerce en somme). Les acteurs ne sont pas en reste comme vous le lirez ci-dessous. Ainsi Toto Wolff, le charismatique patron de Mercedes en F1 vient d’intégrer le cercle des milliardaires.
Celui qui est Président Exécutif de Mercedes AMG Petronas F1 Team et est présenté comme le boss (aucun jeu de mot eu égard aux anciens partenaires de F1) de l’écurie Mercedes détient en fait 33% de cette écurie. Un tiers du capital appartient en propre à Daimler propriétaire de Mercedes et le dernier tiers appartient à l’entreprise de produits chimiques Ineos.
Pour Mercedes tout démarre en compétition au début du XX° siècle et s’imposait au Championnat Pilotes en 1954 et 1955. Toutefois, un coup d’arrêt était acté à l’occasion des 24H du Mans 1955 suite au plus effroyable accident en sports mécaniques qui tuait 83 personnes dans le public en en blessant plus de 200.

Mercedes revenait dans le giron des sports mécaniques 40 ans plus tard dans les années 90 en fournissant des moteurs pour de nombreuses écuries parmi lesquelles Sauber, Mc Laren et Brawn GP. Alors que la popularité de ce sport ne cessait de croitre, Mercedes revenait en tant que tel en 2010. Pour ce faire, le constructeur allemand rachetait Brawn GP pour 175 millions de dollars en 2010.
Toutefois ce retour n’était pas des plus réussis, loin s’en faut. Durant les 3 années suivant son retour, Mercedes ne gagnait pas une seule course et terminait à une modeste 5° place au Championnat 2012 après des quatrième places en 2010 et 2011. Entrait alors en scène Toto Wolff.
Ancien pilote, l’allemand était déjà un investisseur heureux. Il avait notamment acquis 16% de l’écurie Williams F1 Team en prenant place autour de la table. Et c’est bien Williams qui parvenait à gagner le GP d’Espagne en 2012. Mercedes demandait alors à Toto Wolff de faire évoluer leur équipe de Formula 1 mais Toto refusait alors en indiquant qu’il bénéfciait déjà d’un traitement équivalent chez Williams. Mercedes montait alors son enchère, bien décidé à s’attacher les services de Toto Wolff. Le constructeur lui offrait alors un budget illimité et 30% des parts de l’équipe évalué alors à 30 millions $. L’ancien pilote acceptait alors le deal.

Bien lui en a pris et la réglementation changeait drastiquement en 2014. Mercedes concevait alors un PU (bloc moteur) sensiblement meilleur que les autres équipes. Démarrait alors une décennie de suprématie absolue avec 8 titres constructeur et 7 titres pilotes.
Ce palmarès pour le moins éloquent s’accompagnait d’une large croissance. L’équipe dédiée à la F1 doublait ses effectifs en personnel passant de 650 employés en 213 à 1300 en 2022. Les revenus de l’équipe augmentaient dans des proportions encore bien supérieures passant de 196 millions$ en 2013 à 450 millions$ en 2022.
Quesiment dans le même temps, c’est également l’écosystème de la F1 qui évoluait de façon notable. En 2016 Liberty Medias achetait les droits liés à la F1 pour 4,4 Milliards de $ et travaillait pour augmenter la popularité de la F1 notamment aux USA qui était alors un terrain quasi vierge. Liberty réussissait son pari et voyait passer son audience moyenne US de 538,000 en 2017 à 1,2 millions en 2022. Cette augmentation de plus de 100% en seulement 5 ans engrangeait des bénéfices faramineux sur les produits dérivés. Ainsi le marché des casquettes aux couleurs des teams et pilotes passait de 4,4 milliards$ en 2016 à un marché estimé à 216 milliards$ en 2023 (+263%).
Du fait de cette réussite, le team officiel Mercedes vaut aujourd’hui 1,5 milliards$ à mettre en regard des 170 millions$ qu’a coûté Brawn GP lors de son passage sous les couleurs Mercedes.
Ainsi les parts de Toto Wolff qui représentaient 30 millions$ lors de son entrée chez Mercedes sont valorisés aujourd’hui à 500 millions$. Et encore! Cette valorisation exceptionnelle est calculée sans compter son salaire annuel de 20 millions$ ainsi que ses revenus liés à ses autres investissements. Forbes a ainsi placé Toto Wolff comme ayant franchit le cap du milliard de dollars. Pas mal pour un ancien pilote non?!
Bien évidemment Joe Pompliano cite ses sources: Forbes, GQ Magazine, NY Times etc…
Je ne peux que vous encourager à écouter à le podcast de Joe en cliquant ici.